Les Réseaux /Médias sociaux
Les réseaux sociaux ont toujours existé : les clubs de foot, de bridge, le travail, l’école …. Ils permettent de mettre en lien différentes personnes autour d’une activité commune. Aujourd’hui avec le développement d’internet ces réseaux se sont dématérialisés et désormais on se parle en continu sans avoir besoin de se voir physiquement, sur des plateformes numériques ou médias sociaux. Ces nouveaux espaces d’échanges (Facebook, Snapchat, Twitter, Linkedin…) qu’il s’agisse de messages, d’images ou de vidéos ont bouleversé notre manière de communiquer avec les autres. Désormais, on peut parler avec « nos amis » même s’ils vivent à l’autre bout du globe et très souvent de façon complètement gratuite.
Un progrès technique considérable
Le développement des technologies de communication avec l’apparition des téléphones connectés, couplé à celui de ces nouveaux espaces d’échanges virtuels, a infiltré tous les aspects de notre vie professionnelle, amicale, familiale… Aujourd’hui on trouve du travail sur les réseaux sociaux, on cherche l’amour sur les réseaux sociaux, on y développe des stratégies de marketing ou de communication pour son entreprise, on y montre aussi son dernier repas ou encore le dernier nouveau né de la famille… Au final, presque tout notre quotidien peut se transposer sur ces réseaux jusque la définition même d’une nouvelle identité dite numérique. Et tout cela à partir de nos téléphones, qui sont toujours à portée de main. De plus, ces réseaux nous donnent accès à des populations jusqu’à présent inaccessibles puisque ces nouvelles technologies ont été adoptées massivement sur la quasi-totalité du globe. Cette évolution radicale de nos manières de communiquer connait tout de même certaines limites. En effet, on se rend compte au fil de nos expériences auprès des jeunes (qui sont les plus actifs sur ces réseaux) qu’ils arrivent parfois au point d’adopter des comportements proches de l’addiction.
Identité en ligne
Leur identité numérique ou virtuelle devient très importante voire plus importante que leur identité réelle. Leurs relations physiques diminuent (plus besoin de se voir en chair et en os) et de ce fait on constate des dérives relationnelles : insultes, moqueries, harcèlements… Le fait de ne plus être en présence de l’autre annule l’effet de sa réaction et on oublie facilement que certains propos sont punis par la loi même sur ces espaces virtuels. Par exemple un enfant qui se moque d’un autre ne se rendra pas compte de sa souffrance puisqu’il ne le voit pas réagir physiquement (pleurer, crier, s’énerver…). On peut aussi prendre en compte les usages parfois détournés de ces réseaux par des groupes politiques, religieux, sectaires… ( désinformation, propagande, radicalisation…) dont on ressent déjà les effets. Sans oublier évidemment les intérêts commerciaux, et le marketing, qui ont très vite su y voir un nouveau champ à investir massivement, sans que nous ayons le recul nécessaire pour y porter un regard critique.
Des entreprises puissantes
Aussi, il nous semble important de rappeler qu’il est primordial d’attiser notre propre conscience et celle des publics avec lesquels nous travaillons sur le fait que derrière ces réseaux, il s’agit d’entreprises qui ont pour vocation de gagner de l’argent, beaucoup d’argent. D’ailleurs elles sont rapidement passées du statut de start-up à celui de multinationale parfois plus importantes que certains états. Les services proposés par ces entreprises étant gratuit, il est important de comprendre leur modèle économique.
BIG BROTHER IS WATCHING YOU
Comment ces multinationales gagnent de l’argent puisque personne ne paye pour accéder à leur services ?
La principale ressource de ces groupes sont en effet la collecte de nos données (data), permettant d’établir des profils à vocation commerciale. Autrement dit, ils se servent de nos échanges afin de comprendre de manière très précise qui nous sommes, où nous sommes, ce que l’on aime ou ce que l’on aime pas, ce dont on a potentiellement envie, notre niveau de vie… et bien plus encore.
Ces informations sont ensuite revendues à d’autres entreprises désireuses de nous vendre leurs produits. Un tel profilage facilite ensuite non plus la publicité de masse, mais de proposer de la publicité ciblée, adaptée à chacun en fonction de ses goûts et de ses habitudes. Cette nouvelle forme de publicité est considérée par certains comme une avancée, de fait on nous propose ainsi davantage de produits susceptibles de nous intéresser. Toutefois, on est en droit de se demander si le fait d’étaler notre vie, sur des espaces certes numériques mais néanmoins publics, ou d’autoriser une entreprise à tout savoir de nous, jusque nos convictions les plus intimes afin qu’elle les revendent aux plus offrants est bien une avancée et non une atteinte à notre vie privée. Cette dernière étant une composante nécessaire à l’application de nos principales libertés.
LES RÉSEAUX SOCIAUX EN TEMPS RÉEL

millions de Tweets postés chaque jour
Pour aller plus loin
- Un article du huffington sur les « j’aime » de Facebook
- L’étude 2017 de médiamétrie sur l’utilisation des réseaux sociaux des français, et notamment des 15-24 ans consultable ici.
- « A quoi rêvent les algorithmes, nos vies à l’heure des big data », par Dominique CARDON, sociologue au Laboratoire des usages d’Orange Labs et professeur associé à l’université de Marne-la-Vallée (LATTS)