Information 2.0

L'information à l'heure d'Internet
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Peut-on tout croire sur internet ?

Qui n’a jamais entendu autour de lui « je l’ai vu sur internet »? C’est l’argument d’autorité très souvent employé qui a remplacé son ancêtre du « Vu à la TV » dont arguaient régulièrement les publicitaires au moment des catalogues de Noël. La question est volontairement assez simpliste, pour interroger sur une chose simple : qui est l’auteur des publications ou des photos auxquelles j’ai accès « sur internet » et quel est son but dans l’information qu’il diffuse? C’est en ce sens qu’il nous paraît le plus important de nous questionner d’abord nous-mêmes, et d’accompagner les jeunes avec lesquels nous travaillons sur leurs pratiques quotidiennes personnelles de l’information, qui passent essentiellement via les Réseaux Sociaux.

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En pratique : accompagner pour mieux éveiller le sens critique

Sur la question de l’information et des réseaux sociaux que nous intitulons « Information 2.0 », il nous paraît notamment très important d’aborder la question du financement, de libérer la parole autour du ressenti sur la presse et les journalistes, pour susciter un débat. Le fait de laisser des zones d’ombres qui relèvent seulement du ressenti et pour lesquelles il ne peut y avoir d’échange peut être « dangereux ». C’est en effet un terreau extrêmement favorable pour permettre de s’installer de la défiance non argumentée à l’égard des médias, et de tomber plus facilement dans les théories de type complotistes, etc… L’esprit critique reste notre meilleur allié, et nous souhaitons l’accompagner afin de faire naître une conscience globale en maîtrisant davantage les différents rouages de l’Information sur internet au travers de décryptages, plutôt que par des arguments d’autorité qui n’ont souvent que peu d’impact.

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Les images ne sont qu’un regard sur un événement

Le meilleur moyen de faire naître une conscience de l’image et un sens critique sur le flot d’images qui nous parviennent est de susciter le débat avec les jeunes (et moins jeunes). Il n’y a pas de formule magique pour dire ce qui est bien ou pas bien (puisqu’il y a surtout une multitude de nuances de gris), ou si une photo est fausse, détournée, ou sortie de son contexte. En revanche, en se posant certaines questions et en adoptant certains réflexes, on peut se prémunir de certains risques.

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Avant d’entrer dans une proposition d’atelier déclinée en plusieurs exemples, voici quelques questions qui peuvent être posées à tout moment lorsqu’un jeune (ou moins jeune!) parle d’une info qu’il a lu, vu ou entendu « sur internet ». Nous parlons ici essentiellement de l’information à travers le prisme de l’image.

Voici une liste de questions à se poser avant de pouvoir décrypter une information (image, vidéo…) :

En lisant l'URL d'un site, que m'apprend-il ? Qui en sont les auteurs ?

La lecture de l’URL me permet parfois d’en savoir plus sur l’identité des auteurs ou du site d’information qui publie. C’est ensuite à moi de me demander s’il s’agit de journalistes, de publicitaires, de personnes engagées pour une cause… C’est ici une première approche qui permet de poser les premiers jalons d’une « enquête » pour remonter à la source d’une information.

Qui publie l'article ou la photo ? Qui est-il ou qui est-elle, et quels sont ses intérêts ?

Une simple recherche sur des moteurs de recherche en tapant le nom de la personne me permet d’obtenir d’éventuelles informations, notamment de savoir si elle a un engagement public avéré. En regardant les pages qu’elle suit ou qu’elle aime ou les réseaux qu’elle fréquente sur les réseaux sociaux, je peux souvent en apprendre sur ses goûts. Il s’agit là de mener une enquête sur la personne, qui souvent laisse volontairement (ou involontairement) des traces sur elle sur le web.

Qui finance le journal, le site, le média ou la personne qui publie ?

C’est un des points essentiels pour comprendre la fabrique de l’information, car l’info est également un produit dont la diffusion à une large échelle permettra soit de faire passer des idées, soit d’être rémunéré pour l’objet que l’on vend (un journal, un accès payant à notre site), soit en vendant de la pub. Il ne faut pas oublier la maxime bien connue des internautes « Si c’est gratuit, c’est toi le produit », qui s’applique également à l’information sur internet. Autour de cette thématique, la carte des Médias en France « Qui possède quoi » nous paraît une bonne base sur laquelle s’appuyer afin de mieux comprendre les mécanismes économiques qui sont en jeu. Il existe une grande quantité de sites divers par leur ligne éditoriale, libre à moi de choisir ceux qui sont le plus proche de mes valeurs et de mes attentes, mais en sachant lire entre les lignes et comprendre la ligne éditoriale de celui-ci.

 

Il est également essentiel de parler des individus lambdas, ou sites dits « de réinformation » qui pullulent sur la toile. Les mêmes questionnements doivent s’appliquer : eux aussi ont beaucoup d’intérêt à nous dresser contre certaines personnes, afin de nous faire pencher de leur côté, de nous faire épouser leur cause. Un politique, un militant aura plus facilement tendance à voir un fait à travers son prisme. A nous donc de savoir analyser son prisme !

Dans les informations visant à remettre en question les thèses officielles, on parle souvent de « théorie du complot », qu’il est parfois difficile à déceler mais dont nous proposons quelques clés dans les fiches ateliers. Il peut aussi s’agir de véritables remises en question des informations « officielles » tout à fait légitimes, bénéfiques suite à un long travail d’enquête, et nécessaires à la démocratie. N’oublions pas le rôle de la presse comme quatrième pouvoir dans une démocratie !

Enfin, il est également important de poser la question « suis-je prêt à payer un abonnement pour des informations de qualité? » Ou mes parents payent-ils un abonnement à de la presse, un site internet d’information…?

Source : CAP Nomade et l’outil Décodex des Décodeurs du monde.fr

LA BOITE A OUTILS

pour décrypter une photo et mener un atelier

 

  • Les sites CheckNews par Libération ou Les Décodeurs du Monde qui font un travail de veille et de factchecking (vérification des faits). En allant sur leur site je peux regarder si la photo ou l’information sur laquelle j’ai un doute a déjà été traitée, si un travail de vérification journalistique a déjà été fait. Je peux également leur envoyer un mail pour leur demander leur avis. Les Décodeurs su Monde proposent toutes sortes d’outils également dont l’outil Décodex, un moteur de recherche sur la fiablité des sources sur internet. Il suffit d’y rentrer l’URL du site que l’on recherche pour obtenir des informations dessus, selon Le Monde. Nous conseillons de l’utiliser surtout pour les informations d’ordre général qui très bien fait et fiable (à qui appartient le journal, son orientation politique, etc…). L’avis donné par Le Monde sur les sites internet reste subjectif et pose question sur un journal jugeant certains de ses confrères.
  • Les outils Tineye ou Google Images (en cliquant sur l’icône d’appareil photo) dans leur fonction inversée. Ces deux outils permettent de faire une recherche par images, en recherchant les différentes occurrences d’une image sur le web. En rentrant l’URL d’une photo ou en la chargeant depuis mon ordinateur, je peux notamment faire une recherche par date (« by oldest » sur Tineye) pour rechercher les plus anciennes apparitions de la photo, ou d’une photo similaire sur le web.
  • Pour les vidéos, un outil similaire a été développé par Amnesty International, le Youtube data viewer.
  • Le guide Décodex du journal Le Monde liste certains comportements et questionnements intéressants en pages 16 à 18, n’hésitez pas à l’imprimer.
  • Une recherche sur Street View permet parfois de se rendre compte si le lieu dont la légende ou le commentaire de la photo est bien fidèle à la réalité.

En pratique

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